Comme elle s’y était engagée l’an dernier, la Commission        européenne a publié, le 7 décembre, une liste de        surveillance de la contrefaçon et du piratage. 
    Cette liste, non exhaustive, s’inspire de celle      tenue par le Bureau du représentant américain au commerce (Notorious        Markets List). Établie sur la base des résultats d’une      consultation publique, elle répertorie les marchés en ligne      et les marchés physiques situés en dehors de l’UE      dont il a été signalé qu’ils commettent ou facilitent d’importantes        atteintes aux droits de propriété intellectuelle, aux dépens      des consommateurs de l’UE.
      La publication de cette liste vise à « encourager les opérateurs      de ces marchés, les autorités locales de contrôle et les      gouvernements à prendre des mesures pour lutter contre les        atteintes à la propriété intellectuelle ». Elle vise      également à « sensibiliser les citoyens de l’UE aux      risques liés à l’environnement, à la sécurité des produits et à      d’autres risques liés aux achats sur des marchés problématiques ».
      Les marchés sous surveillance sont répartis en quatre        catégories:
      – les sites internet proposant des contenus protégés par le droit      d’auteur, 
      – les plateformes de commerce électronique, 
      – les pharmacies en ligne,
      – les marchés physiques.
    La liste sera actualisée tous les deux        ans. La Commission l’utilisera      pour « poursuivre la coopération avec les partenaires commerciaux      de l’UE dans le cadre de dialogues et de groupes de travail sur      les droits de propriété intellectuelle, ainsi que dans le cadre      des programmes de coopération technique en cours en Chine, en Asie      du Sud-Est et en Amérique latine ».
        L’initiative prise par la Commission va dans le bons sens. Elle        devrait, selon moi, être complétée par d’autres initiatives.      Je plaide notamment pour une révision des directives dites « IPRED      » et « e-commerce    » (création d’un      troisième statut d’intermédiaire en ligne, etc.). 
    Vous pouvez prendre connaissance de la liste        de surveillance en cliquant ici.
Archives mensuelles : décembre 2018
Saint-Ouen: 2,6 millions d’euros de vêtements contrefaits saisis aux Puces
Le stock de milliers de pièces de contrefaçons de marques a été
      trouvé dans un box, passage Marceau. Un homme a été interpellé
      dimanche.
      Des parkas Canada Goose (presque) plus vraies que nature, des
      polos Lacoste, des paires de basket Nike, des tenues North Face,
      Horspist et Parajumper. La parfaite garde-robe pour les accros du
      sportswear a été saisie dans le marché aux puces de Saint-Ouen,
      dimanche après-midi. Valeur marchande: 2,6 millions d’euros !
      Une prise record réalisée par la brigade territoriale de contact
      des puces du commissariat de Saint-Ouen. Cette unité de six
      fonctionnaires patrouille exclusivement sur ce périmètre devenu,
      au fil des ans, le temple de la contrefaçon. « La grande majorité
      de la marchandise vendue sur ces stands sont des copies », précise
      un policier.
    Régulièrement, les fonctionnaires tombent ainsi
      sur des articles qui ne sont que la pâle copie des marques
      réputées. Mais la saisie de dimanche est l’une des plus belles
      opérations jamais réalisées par l’équipe de Saint-Ouen.
    Dimanche vers 16 heures, passage Marceau, une
      ruelle qui fait la jonction entre la rue des Rosiers et l’avenue
      Michelet en bordure du périphérique, les policiers remarquent un
      homme sortant d’un box chaudement emmitouflé dans une doudoune.
      Ils ont tout de suite l’œil attiré par le logo du blouson, qui
      semble tout droit sorti d’un atelier de contrefaçon.
    Parkas, doudounes, baskets…
      Poussant la porte de la réserve, ils tombent alors sur ce qui
      ressemble à l’antre d’un grossiste. Les vêtements sont bien
      emballés dans leur plastique. Il s’agit à première vue d’articles
      de marque. Il s’avère que tous ne sont que de piètres imitations
      des pièces que s’arrachent les jeunes.
    Les enquêteurs dénombrent 1 225 parkas et
      doudounes Canada Goose, d’une valeur estimée en boutique à 980 000
      €. Une doudoune Canada Goose se vend autour de 800 € dans le
      circuit officiel. Sur place également, 5 824 articles siglés
      Lacoste, 705 estampillés Horspist, 1 085 tee-shirts Philippe
      Plein, 877 baskets et survêtements Nike et 250 tenues North Face.
    La marchandise sera détruite
      Le porteur de la fausse doudoune a été interpellé. La marchandise
      saisie, elle, sera réduite en cendres brûlées dans un
      incinérateur.
    Reste maintenant aux enquêteurs à remonter
      jusqu’au véritable propriétaire de cette juteuse marchandise. Une
      tâche compliquée par le dédale de prête-nom et de baux recédés
      relatifs à ce genre de commerces.
    Depuis une dizaine d’années, la contrefaçon gagne
      régulièrement du terrain, alimentant une économie grise. « C’est
      un marché qui génère énormément d’argent. Tous ces stocks sont
      payés en liquide », indique un connaisseur. Ajoutant que « les
      circuits entre la contrefaçon et le trafic de drogue sont
      étroitement mêlés ».
    Pour les marques de prestige, ce commerce
      parallèle porte atteinte à leur image et représente aussi un
      manque à gagner, en détournant des clients potentiels de
      l’enseigne.
      Nathalie Revenu
      leparisien.fr (10/12/18)